Marion Cousin et Eloïse Decazes sont musiciennes, chanteuses et amies. Depuis quelques quinze années, chacune en ses diverses incarnations (Catalina Matorral / Arlt) et compagnonnages (notamment Gaspar Claus, Kaumwald, Borja Flames pour l’une, Eric Chenaux, Delphine Dora, Julien Desailly pour l’autre) s’échine avec ses propres moyens, son propre tempérament, à faire avancer conjointement, fût-ce en crabe, la chanson d’auteur et la chanson sans auteur – qui lui est contraire mais pas ennemie – les musiques traditionnelles et les musiques expérimentales.
Pour la première fois en duo, elles donnent leur version amoureuse, fruste, hérétique du répertoire vernaculaire de Tras-O-Montes, pays du Nord-Est du Portugal. C’est un bouquet de chants de travail, de fête ou d’exaspération donnés en un idiome régional souple et plastique, le mirandais - ici semi-phonétique et joueur - et à deux voix fausses-jumelles. Vocalement ça crapahute de fredons dévergondés en tue-tête à la lisière (aurifère) du juste. Les mélodies sont jouées comme on peint au doigt ou comme on colorie trop fort à la craie grasse, dans un environnement très euphoriquement dérangé, un déluge de vilains bruits : machines, boîtes à rythme traînant la patte, synthés nano-brutalistes, peinturlures guitaristiques, éclats de rire. Le moins qu’on puisse dire c’est que c’est vivant, très. Et constamment étonnant, constamment excitant.
"This is a raw, knotty record whose discomfiting sounds send vibrations through the sympathetic strings of your subconscious. I've never been to a bacchanal, and would probably like it to stay that way." THE WIRE
Chanson française, bruitismes, rumeurs des musiques anciennes et lointaines, instruments faits-mains, radios-transistors modifiés et autres vieux objets électroniques, Bégayer cherche un geste pour les sans-folklores, pour les rejetons de cette culture du manque, enfantée aussi bien par le crépuscule des habitus populaires que par les hurlements bruitistes, par les places publiques des villages comme par le fourmillement des flux numériques, pour un genre inédit de rapsodes-métèques.
On peut voir la culture du manque comme une joie cruelle, l’occasion d’une communion entre l’interprétation titubante de gestes anciens et de tentatives présentes, il s’agit de construire des variations singulières et des débordements.
Ainsi chaque chant bègue voudrait être un objet inquiétant et joyeux, dont l’obstination, la cruelle simplicité s’offrent en tant qu’objets manifestes d’agitation, comme distances à éprouver, comme études qui nous regardent.
‘Évohé bègue’ s’achemine vers une composition ouverte et très improvisée, située quelque part entre les patterns de Morton Feldman, les bandes d’orchestres nigérianes Ogene, les supplications post-punk de la no-wave new-yorkaise, l’insolence rieuse des musiques populaires d’Italie du nord, les chants yodels rituels des moines de Java, la poésie contemporaine, les musiques improvisées…
COUCOUVILLE, NOUVEL ALBUM DE PHILIPPE CRAB, SORTIE LE 26 AVRIL 2024
Mashuk au fil de l'eau veille son imago. Les ondes d'Ophélie dodelinent selfie. Bercé d'un friselis, birbe-nymphe, un visage, loge un aréopage — et valsent les bibis ! Maître machoucas, drense ! Métamorphée, patience ! Par ton dernier fredon, tu deviendras chanson.
(ci-joint un Focalisateur) :
Vidéos
Bégayer Fable Bègue / Lycose Battue / Seuil d'un bourg / Prèche Bègue4 extraits de l'album "Évohè Bègue"
Philippe Crab Focalisateurextrait de l'album "Coucouville"
Il s’agit d’un album à trois faces : la face médiane (face B), le long chant “bois de v”, départage deux quintettes de chansons (faces A et C) qui communiquent à distance, la 1 parlant à la 11, la 2 à la 10, et ainsi de suite jusqu’au maelstrom central. Dans ce bardo en miniature, Crab, accompagné de ses deux enfants et d’un grand ami, conte le passage ou l’intervalle entre le rien et la chanson. L’imminence d’un ramage houle l’Océan vacant du silence. Cependant de multiples mélodies surgissent et s’entremêlent à chaque instant dans une harmonie lianescente de guitares, trompettes, clarinettes, basses et percussions, une selve vibrante s’élance en musique vers les nuées de Coucouville, l’heureuse contrée des oiseaux chantants.
Marion Cousin et Eloïse Decazes sont musiciennes, chanteuses et amies.
Pour la première fois en duo, elles donnent leur version amoureuse, fruste, hérétique du répertoire vernaculaire de Tras-O-Montes, pays du Nord-Est du Portugal. C’est un bouquet de chants de travail, de fête ou d’exaspération données à deux voix fausses-jumelles dans un environnement très euphoriquement dérangé, un déluge de vilains bruits : machines, boîtes à rythme traînant la patte, synthés nano-brutalistes, peinturlures guitaristiques, éclats de rire.
"This is a raw, knotty record whose discomfiting sounds send vibrations through the sympathetic strings of your subconscious." THE WIRE
Chanson française, bruitismes, rumeurs des musiques anciennes et lointaines, instruments faits-mains, radios-transistors modifiés et autres vieux objets électroniques, Bégayer cherche un geste pour les sans-folklores, pour les rejetons de cette culture du manque, enfantée aussi bien par le crépuscule des habitus populaires que par les hurlements bruitistes, par les places publiques des villages comme par le fourmillement des flux numériques, pour un genre inédit de rapsodes-métèques. ‘Évohé bègue’ s’achemine vers une composition ouverte et très improvisée…
Marion Cousin a composé sept chansons à partir des bribes d'une conversation entre trois dames, surprise dans un train normand, une autre à partir d'un échange capté dans le métro parisien, et un morceau instrumental. Chansons dans leur plus simple appareil, un synthé FM, une voix, et de menus arrangements à la guitare électrique et au synthé analo, portées dans le dernier temps du processus par les batteries de Renaud Cousin, et mixées et mastérisées par Manuel Duval.