« Auparavant les tableaux s'acheminaient vers leur fin, par progression. Un tableau était une somme d'additions, chez moi, un tableau est une somme de destructions. »
La phrase est de Picasso, génie matière des géométries post-figuratives, et à la regarder on songe que dans ce siècle des révolutions cubistes en lien avec celles des sciences et des techniques révélant aux hommes de nouvelles visions de l'espace et du mouvement, Antoine Loyer aurait pu être ce jeune peintre sonore refusant les trouvailles successives, déstructurant en même temps qu'il la révèle la matière chanson.
Certains titres d'ailleurs de ses petits formats pourraient aussi bien être ceux-là des toiles des modernes. Mais point de préméditation pour ceux-ci, Antoine Loyer donne à ses objets le nom qui leur appartient, et ce nom n'est pas une illustration de ce qu'ils contiennent de prose interrompue, fragmentée, élémentaire, rigoureuse, sans but poétique, un exercice spirituel sans complaisance, et si la fonction du langage est d'exprimer le rapport des choses, Antoine Loyer met un scrupule religieux à dire la chose et non pas l'idée de la chose avec un certain goût tantôt pour l'incohérence, en ce qu'elle délie l'enchainement, du dada en somme à contre-mort, apparitions, épiphanies drôlatiques.
Hors la métrique, hors la rime, A.L. bouleverse les formes, les structures, se passe le plus souvent des répétitions, se manifeste dans un patois à énigmes, recréé une ponctuation ordonnée d'étoiles, d'espaces, de croix, de tirets, parenthèses, apostrophes qui prennent valeur de mots et identité visuelle, il traduit de français à français.
Mais ce qui surprend entre les lignes de ces provocations linguistiques qui n'ont d'insolence que leur loyauté, c'est la tendresse bégayée, l'intense épure et la précise jeunesse, amoureux et noble aplomb sans apitoiement, comme au delà d'une vie assimilée, déjà longue, redistribuée, neuve.
"Quelque chose d'ultra-naïf et de savant... L'on se sent incapable d'analyser un album aussi beau et radical que "Talamanca". Ne ressemble à rien de connu, ressemble à un chef d’œuvre." ROCKMINUTSOUP
"Idéal pour se faire une idée de la scène avant-folk belge/française." RECORD SHOP MERUDIDO
"Des chansons très spéciales entre l'expérimental et le traditionnel. Les paroles sont tendres, profondes, semblent nous renvoyer vers l'enfance." L'ACTUAL
Antoine Loyer & les Sourds pétés de glace jaguards malades de Bruxelles
Rommelpot 13 janvier 2023 | LIVRE | NUMÉRIQUE
Un rommelpot est un tambour à friction à la mode flamande traditionnellement fabriqué avec une vessie de porc ou de jument. C'est encore le nom de cet ensemble de quinze enregistrements exécutés en 2016-2017, année scolaire durant laquelle Antoine Loyer a dispensé ses premiers ateliers musicaux, en classe de primaire à Bruxelles.
"Rommelpot" est un livre de 98 pages contenant : une préface et les textes des chansons, des illustrations en couleur, un lien de téléchargement d'un album 15 titres (écrit et enregistré en classe de primaire à Bruxelles) et un lien vers plus de mille chansons des ateliers Rommelpot et des compilations.
"Rock berbère gnawa aboyant, jazz déboité, collages d’émissions parasites : bref un beau bordel dans le folklore de la zone mondiale." POPNEWS
"Un bel et étrange programme : aller à la rencontre de ceux qui font une musique en dehors des clous, dans des cérémonies tout à fait contemporaines, entre la fête de village secrète, l’invitation à la transe dans la forêt, des agapes spontanées au cœur des villes..." SECTION 26
"Un disque joyeux dont on sort nourris du partage et de la diversité" PANIKABARET
‘Fraternelles’ vous engage deux bonhommes de front dans un même terrier. Dans les mêmes boyaux de la même mine. Dans le même MINIER, et gaffe aux fuites. En vérité ce sont les chansons qui sont fraternelles. Elles se font des accolades, elles s’accolent, dans les mots les musiques et ce qui traîne entre les deux, les paroles et les aboiements, elles jappent, se reniflent « fondamentalement », se bataillent à l’occasion. Du terril au chenil : ce disque est un orphelinat pour chiens issus d'une débauche appelée Nature.
"D'une radicalité amicale et fascinante, absolument moderne" LES INROCKS
"Antoine Loyer malaxe, contourne et détourne, détruite puis recolle, invente des arpèges libres et beaux et murmure un chant frêle et antique" FRANCOFANS
"Les structures de ses textes et de ses mélodies sont inédites voire déstabilisantes dans le paysage musical hexagonal" RFI
Antoine Loyer
Étude pour Tiiire plantinÉtude pour un film à venir sur la semaine biohardcore du Lac (Molenbeek, Bruxelles)
Textes : Antoine Boute, a.l / Avec Chloé Schuiten, Louis Neuville... / Réalisé par Antoine Loyer
Antoine Loyer
S'enfonçant, spéculer / Chapitre 0Musique : Edith Ramos Guerra ° Aukilita Lichucita / Enregistrement de Vincent Moon / D'après le roman d'Antoine Boute.
Zlati
Court-métrage de Loyer Le Nalbaut
Musique : chanson russe, ensemble Toive
Enregistrement de Vincent Moon
Avec un extrait de "Les Morts rigolos" d'Antoine Boute.
Zlati, le pain solite Un "flim" de Loyer Le Nalbaut & Roland
Musique : Gady y su estudiantina (Perú) -
Jorge Choquewilka (Perú) -
Alim & Fargana Qasimov (Azerbaijan) /
Narration : Ilias Naji