« L’évohé, le chant des bacchants, est multiple et dangereux, son culte ne repose sur aucun catéchisme. Le chant bacchant est d’effraction, il ne connaît ni commencement ni fin, se refuse à monter sur les scènes qu’on lui fait. Ainsi l’évohé est-il une discipline permanente d’agression du rituel par le réel. Un culte de l’objet dangereux, du temps rongeant les chairs, de la rédemption par l’ivresse. »
Chanson française, bruitismes, rumeurs des musiques anciennes et lointaines, instruments faits-mains, radios-transistors modifiés et autres vieux objets électroniques, Bégayer cherche un geste pour les sans-folklores, pour les rejetons de cette culture du manque, enfantée aussi bien par le crépuscule des habitus populaires que par les hurlements bruitistes, par les places publiques des villages comme par le fourmillement des flux numériques, pour un genre inédit de rapsodes-métèques.
On peut voir la culture du manque comme une joie cruelle, l’occasion d’une communion entre l’interprétation titubante de gestes anciens et de tentatives présentes, il s’agit de construire des variations singulières et des débordements.
Ainsi chaque chant bègue voudrait être un objet inquiétant et joyeux, dont l’obstination, la cruelle simplicité s’offrent en tant qu’objets manifestes d’agitation, comme distances à éprouver, comme études qui nous regardent.
‘Évohé bègue’ s’achemine vers une composition ouverte et très improvisée, située quelque part entre les patterns de Morton Feldman, les bandes d’orchestres nigérianes Ogene, les supplications post-punk de la no-wave new-yorkaise, l’insolence rieuse des musiques populaires d’Italie du nord, les chants yodels rituels des moines de Java, la poésie contemporaine, les musiques improvisées…
"This is a raw, knotty record whose discomfiting sounds send vibrations through the sympathetic strings of your subconscious." THE WIRE
Chanson française, bruitismes, rumeurs des musiques anciennes et lointaines, instruments faits-mains, radios-transistors modifiés et autres vieux objets électroniques, Bégayer cherche un geste pour les sans-folklores, pour les rejetons de cette culture du manque, enfantée aussi bien par le crépuscule des habitus populaires que par les hurlements bruitistes, par les places publiques des villages comme par le fourmillement des flux numériques, pour un genre inédit de rapsodes-métèques. ‘Évohé bègue’ s’achemine vers une composition ouverte et très improvisée…
"Bandes K7 et enregistrement numérique, pour instruments faits-main, voix et objets divers. Trois volumes d'une même série dont un chapitre a été présenté tous les deux mois, de février à juin 2022.
"Rock berbère gnawa aboyant, jazz déboité, collages d’émissions parasites : bref un beau bordel dans le folklore de la zone mondiale." POPNEWS
"Un disque joyeux dont on sort nourris du partage et de la diversité" PANIKABARET
Avec Glück
Bégayer
Terrain à mire.
Une maison rétive. Contrainte par le toit19 octobre 2018 | VINYLE | CD | NUMÉRIQUE
"Du rock de transe à l’os et grinçant de partout, comme du blues touareg qui s’écroulerait et se relèverait à longueur de temps et de chansons." LIBÉRATION
Après un petit ensemble d’enregistrements bruts disposés directement sur bandes magnétiques, presque improvisés, voici le premier album des Bégayer. Ce devrait être une première charpente pour la musique des trois alpins : on y cherche la plus juste bâtardise, une sorte d’errance choisie et enfantée par aucune tradition. On voudrait parcourir des signes musicaux anciens et confus suivant allègrement ce célèbre aphorisme de René Char :
« Notre héritage n’est précédé d’aucun testament ».
Le L’fsèr cherche encore à creuser des routes qu’il ne connaît pas, il échoue joyeusement, car c’était l’objectif. On devrait pouvoir juger du bonheur d’un disque de Bégayer à l’ampleur de sa bâtardise, aux confusions de ses influences, à l’opacité de son propos. Bâtardise des formes de composition, bâtardise de l’instrument de musique, mutisme de la langue sont autant de gestes contents.
"Un univers foisonnant, une liberté de ton, une folie présente dans les premiers Arlt, une musique de derviche tourneur fruste, dans le sens brute de décoffrage, mais dotée d’un pouvoir de sidération/séduction énorme." ADDICT-CULTURE