Chanson française, bruitismes, rumeurs des musiques anciennes et lointaines, instruments faits-mains, radios-transistors modifiés et autres vieux objets électroniques.
« C’est fait de bouts de poèmes arrachées au silence et puis gueulés sur des durées impossibles. c'est une musique d'aveugle clairvoyant, comme le blues. on ne sait pas si c'est primitif ou d'avant-garde comme on dit à l'armée.
C’est aussi tout une langue, pauvre, nue et belle qui avance avec des ciseaux pour ajourer la vie contemplée, éprouvée, pour la révéler dans sa réversibilité à force d'épiphanies patientes.
C'est pas du patois pour rire, c'est le drame de la langue, jeté en plus sur de la musique en lambeaux. qu'est-ce qu'il reste du rock'n r'oll quand on lui a tout enlevé? du jazz quand on lui a tout enlevé? de la musique populaire quand on lui a tout enlevé? de la musique savante quand on lui a tout enlevé? il reste des bouts de trucs excitants comme un diable ivre, émus comme de la buée sur les lunettes d'une jeune femme amoureuse, immédiatement compréhensibles mais à tout jamais inexplicables, la possibilité d'une histoire touchée avec les mains dans le discontinu même du temps qui ment et qui mentant dit le vrai du vrai. Bégayer c'est un trio sachant tout très bien, d'instinct, avec les mains, du strip-tease musical et du suicide du sens et qui parvient avec ça, à fabriquer des bombes. »
"Bandes K7 et enregistrement numérique, pour instruments faits-main, voix et objets divers. Trois volumes d'une même série dont un chapitre a été présenté tous les deux mois, de février à juin 2022.
"Rock berbère gnawa aboyant, jazz déboité, collages d’émissions parasites : bref un beau bordel dans le folklore de la zone mondiale." POPNEWS
"Un disque joyeux dont on sort nourris du partage et de la diversité" PANIKABARET
Le Saule / Gluck
Bégayer
Terrain à mire.
Une maison rétive. Contrainte par le toit19 octobre 2018 | VINYLE | CD | NUMÉRIQUE
"Du rock de transe à l’os et grinçant de partout, comme du blues touareg qui s’écroulerait et se relèverait à longueur de temps et de chansons." LIBÉRATION
Après un petit ensemble d’enregistrements bruts disposés directement sur bandes magnétiques, presque improvisés, voici le premier album des Bégayer. Ce devrait être une première charpente pour la musique des trois alpins : on y cherche la plus juste bâtardise, une sorte d’errance choisie et enfantée par aucune tradition. On voudrait parcourir des signes musicaux anciens et confus suivant allègrement ce célèbre aphorisme de René Char :
« Notre héritage n’est précédé d’aucun testament ».
Le L’fsèr cherche encore à creuser des routes qu’il ne connaît pas, il échoue joyeusement, car c’était l’objectif. On devrait pouvoir juger du bonheur d’un disque de Bégayer à l’ampleur de sa bâtardise, aux confusions de ses influences, à l’opacité de son propos. Bâtardise des formes de composition, bâtardise de l’instrument de musique, mutisme de la langue sont autant de gestes contents.
"Un univers foisonnant, une liberté de ton, une folie présente dans les premiers Arlt, une musique de derviche tourneur fruste, dans le sens brute de décoffrage, mais dotée d’un pouvoir de sidération/séduction énorme." ADDICT-CULTURE